Affiches de spectacles au Festival d'Avignon
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Festival d’Avignon : 7 (bonnes) raisons d’y aller

Le Festival d’Avignon, c’est (d’après les organisateurs), la plus importante manifestation internationale de spectacle vivant contemporain. Théâtre, cirque, danse, concerts, performances, il y en a pour tous les styles, toutes les sensibilités, toutes les âmes.

Le versant officiel du Festival c’est “le In”, cette programmation pointue de spectacles adoubés par la critique pour laquelle se pâme, autant que les metteurs en scène les plus en vue, le gratin cultureux qui investit la cour du Palais des Papes transformée pour l’occasion en scène géante et magistrale.

Le Off, c’est l’envers de ce décor sophistiqué (on aime bien ça à Une vie en vrai), un fatras foutraque de près de —tenez-vous bien— 1500 spectacles à découvrir à tous les coins de rues, dans une ville où, pour contenir cette marée de représentations, les théâtres s’improvisent qui dans les écoles, qui dans les locaux d’anciennes échoppes, pour accueillir les créations d’artistes de France et de Navarre.

À bon entendeur : toi aussi, tu peux te faire 5000 balles à l’œil en louant ton garage au mois à une compagnie à la dèche pour présenter sa nouvelle pièce. Ceci dit, si tu n’as pas de garage intra-muros mais que tu es l’heureux propriétaire d’un appartement (d’un studio, d’un grenier sous les toits), tu peux aussi faire fortune en louant ton bien une blinde sur Airbnb.

Si pour les gens du métier, le festival Avignon Off, c’est un peu le “Rungis du théâtre” (dixit), pour les autres, la magie opère encore. Avignon Off, autel de gloire et de crucifixion où les triomphes autant que les échecs cuisants peuvent prendre comme un feu de paille. Pour faire remarquer sa création des programmateurs venus faire leur marché, tous les coups sont permis. Guerre d’arrachage d’affiches, parades ostentatoires ou tractage démentiel, les compagnies, si elles veulent sortir du lot, ont intérêt à se lever de bonne heure (c’est encore là où il fait le plus frais).

Ça tombe bien, à Avignon chaque année, il fait chaud. Profitons du petit matin pour feuilleter le bottin le programme de 469 pages et dénicher les pépites. Alors, au lieu de ramollir votre cerveau devant une énième série Netflix ce weekend, pourquoi ne pas venir le voir transpirer, le talent des artistes de spectacle vivant (cette forme culturelle en voie de disparition), ceux qui ont encore la trempe de défendre quelque chose, ceux qui ont bossé jour et nuit pour se sortir les tripes et vous toucher au cœur au point où parfois, vous sortez d’une pièce et vous ne savez plus où vous êtes.

Je vous donne déjà 7 raisons de vous déplacer :

1 – Rêvassez aux terrasses des cafés

Ils quadrillent la vieille ville et sont parfaits à tout moment de votre journée (pour planifier votre programme, débriefer sur une pièce ou récupérer d’un spectacle où la clim fonctionnait mal). Derrière les remparts en juillet, c’est la dolce vita. Sirotez votre martini-fraise sous les tilleuls et laissez le charme des vieilles pierres opérer (ou celui du jeune homme cheveux-au-vent qui vient vous vanter les mérites de son seul-en-scène).

Terrasse de café au Festival d'Avignon

2 – Trempez jusqu’aux orteils dans une exquise ambiance arty

Oui, toi qui bosses à la Société Générale le jour, viens te frotter la nuit à la sueur des artistes qui grouillent dans les ruelles, profite d’un street art coloré sur les trottoirs de la rue Thiers et hume un peu l’indéfinissable odeur de liberté qu’elle a, la vie de saltimbanque.

Street Art à Avignon

3 – Assistez aux parades les plus improbables

Les parades, c’est un incontournable du festival d’Avignon, ça fait partie du folklore. Hommes-sandwiches, galantes en crinolines, chevaux de Troie, chorales improvisées ou mini-pièces déclamées en pleine rue, tout est bon pour vendre une pièce au passant. Retrouvez, l’espace d’un instant, l’ambiance des foires d’un autre siècle.

Parade au Festival Avignon

4 – Laissez-vous surprendre

Pour ça, choisissez vos pièces sur leurs affiches. Si-si, laissez pour une fois tomber le bottin ou les recommandations de votre tante et tentez votre chance à l’intuition sur un visuel, vous pourriez être surpris(e).

Mur d'affiches au Festival d'Avignon

5 – Frayez votre chemin hors des comédies youplaboum

Au festival d’Avignon, il n’y a malheureusement pas que des perles rares, il y a aussi de la bonne comédie au niveau de flottaison dangereusement plus bas que celui de la ceinture : “2 hommes et 1 crétin”, “La croisière, ça m’use”, “Le tour d’une blonde en 80 jours”, “Ciel mon zizi” ou l’inénarrable “Il n’y a pas que les écureuils qui aiment les glands”. Ne vous méprenez pas, ça serait faire offense à ceux qui défendent un théâtre intelligent.

Cloître des Carmes à Avignon

6 – Prenez des claques

Des vraies, de celles que seul le spectacle vivant peut vous donner. Des centaines de thèmes sensibles, des textes coup-de-poing, des comédiens inspirés, des moments d’anthologie ou de détresse, des mises en scène inattendues, des moments de grâce suspendus au-dessus du public, et surtout, des choses à dire et à faire entendre. Plongez dans la ronde étourdissante des spectacles et préparez-vous à ce que le velours de votre siège ou le bois des gradins (selon le luxe de la salle) vous transporte loin dans le fascinant univers du théâtre. Lui seul saura faire jaillir en vous des trucs insoupçonnés : des émotions brutes. Et ça, ça n’a pas de prix.

7 – Entrez en résistance

Saluez l’engagement des artistes qui ont encore l’énergie, malgré des conditions d’exercice souvent précaires, de se mettre au service de l’utopie, de la poésie et de l’exigence culturelle. Parce qu’il s’oppose au formatage de la pensée unique et qu’il a des choses à défendre, le théâtre, à défaut d’être encore une arme, est un cri, un acte politique, une révolution qui fait évoluer nos sociétés. Comme le disait Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, “Les artistes nous donnent de bonnes raisons de croire en l’homme, ils se font la voix du peuple qui refuse un monde privé de sens et nous rappellent que l’émerveillement et l’espoir sont un choix.”

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