Mont Aiguille : ascension du mont aux mille légendes et bivouac au sommet
“Supereminet Invius”. C’est le nom qui lui a été donné et qui signifie : “Il se dresse, inaccessible”. Parfois il émerge d’une mer de nuages, monolithe de pierre abrupt et régulier comme taillé par la main de Dieu. Parfois la foudre se déchaîne sur ses parois verticales et le souffle de l’ange s’engouffre alors, rageur, dans ses cheminées. Sentinelle muette dominant les forêts des hauts plateaux du Vercors de ses majestueux 2086 mètres, le Mont Aiguille se prête à une foule de mythes et légendes depuis le Moyen-Âge.
Ce qui fascine l’humanité depuis toujours, dans le Mont Aiguille, ce n’est pas tant son allure de dent rocheuse imprenable que son plateau sommital. Car tout en haut des pentes abruptes s’étale une prairie parfaitement plate, accueillante, irréelle.
Pour les observateurs qui l’apercevaient de loin, cette prairie n’était pas moins qu’une sorte d’Eden, un territoire sacré où vivaient créatures fabuleuses et nymphes enchanteresses, à l’abri du monde profane.
Sur l’origine du Mont Aiguille, on dit même que des “déesses chassées de l’Olympe seraient venues se réfugier sur ce promontoire et auraient été surprises dans le plus simple appareil par le chasseur Ibicus. L’affaire provoqua le courroux de Jupiter qui changea le voyeur en Bouquetin et sépara le mont sacré du reste du Vercors !”.
Le Mont Aiguille, précédé par ses légendes et sa popularité incroyable en Dauphiné, sera même le siège des touts débuts de l’alpinisme. Aujourd’hui terrain de jeu prisé de nombreux passionnés d’escalade, le Mont Aiguille est gravi par des chapelets toujours plus fournis de visiteurs. Il est possible d’y bivouaquer au sommet. L’expérience est, évidemment, unique. Ambiance.
- Le mont mythique a la forme d’une pyramide inversée
- 1492 : prise de la forteresse imprenable et naissance de l’alpinisme
- Ascension du Mont Aiguille par la voie normale
- La récompense : la prairie sommitale ou l’éden des bouquetins
- Coucher de soleil majestueux et bivouac sous les étoiles
- Lever de soleil collectif et ambiance cosmique
- Descente en rappel et retour à la terre ferme
Le mont mythique a la forme d’une pyramide inversée
La demeure du Diable…
En l’an de grâce 1492, alors que Christophe Colomb parvient sur les rives du Nouveau Monde juché sur la proue de la Santa Maria, le jeune roi de France Charles VIII décrète que nul territoire ne sera inaccessible en son royaume.
Le Mont Aiguille, pont entre le monde des Dieux et la terre des hommes, le titille. Alors qu’à l’époque, les géants des Alpes (dont le Mont Blanc) laissent tout le monde de marbre, la popularité du Mont Aiguille dépasse de très loin les frontières du Vercors.
On lui prête tout un tas de légendes, dues à sa forme particulière et la crainte qu’il suscite auprès des habitants des villages alentours. On prétend même que le Diable y aurait établi sa demeure.
Fait insolite, vue depuis les hauteurs du Grand Veymont en face, la dent de pierre prend des allures de… pyramide inversée ! Soyons honnêtes : lorsqu’on se plante en personne devant le rocher depuis le bas, on se rend bien compte qu’il n’a pas cette forme absurde. C’est pourtant comme cela que les gravures d’époque le représenteront officiellement pendant les siècles qui suivront.
…Ne restera pas inaccessible au royaume de Charles VIII
Souverain devant l’éternel, Charles VIII lance donc aux valeureux de France et de Navarre, l’invitation de tenter de gravir la divine montagne. Antoine de Ville, seigneur lorrain sans peur et sans reproches, spécialiste de l’assaut des places fortes — et très intéressé à l’idée de se faire bien voir à la Cour — relève le défi.
Et là, il faut vous représenter la scène : on est au XVe siècle, les paysans du hameau de Chichilianne, au pied du Mont Aiguille, vivent une vie hostile et misérable mêlée de labeur et de fervente foi catholique. Ils cultivent leurs champs à la faux et assistent à la messe chaque jour, priant le seigneur de remplir leurs estomacs un peu plus et de leur épargner les épidémies de peste bubonique.
L’hiver, quand le froid glacial des hauts-plateaux du Vercors les empêche de travailler la terre, ils se réfugient dans leurs masures spartiates aux toits de chaume pour repriser leurs haillons.
1492 : prise de la forteresse imprenable et naissance de l’alpinisme
Première ascension du Mont Aiguille sous la houlette d’Antoine de Ville
Or, le 28 juin 1492, très précisément, ces braves gens ne voient-ils pas débarquer une fière expédition composée de la fine fleur du pays : un seigneur (Antoine de Ville, pour ceux qui suivent), Sébastien de Carrecte, prédicateur apostolique (sans doute pour apaiser le courroux divin), Reynaud, escalleur du roi (pour fabriquer des échelles), Cathelin Servet, maître tailleur de pierres de l’église Sainte Croix de Montélimar (pour attaquer le roc au burin), Pierre Arnaud, maître charpentier de Montélimar (pour poser les pieux et tailler le bois), Guillaume Sauvage, laquais (il en faut toujours un pour faire le sale boulot), Jean Lobret, habitant de Die (personne ne sait ce que fut le rôle de ce pauvre Jean), et François de Bosco, aumônier (dans le cas où le prédicateur aurait du fil à retordre avec les foudres d’En Haut, voire, avec le Diable en personne s’il se trouvait à habiter au sommet de la montagne).
Le Mont Aiguille est une forteresse imprenable, qu’à cela ne tienne : on va le gravir avec… des échelles ! Et voici donc que le fier équipage se met à fixer sur la paroi vertigineuse des échelles, au moyen de perches, de pitons et de grappins.
On a souvent parlé de naissance de l’alpinisme pour qualifier cette première ascension mais en réalité la technique utilisée était celle couramment usitée lorsque l’on donnait l’assaut aux murs d’un château-fort (n’a-t-on pas dit qu’Antoine de Ville était le maître des places fortes ? Ah si, vous suivez). Sauf qu’ici, aucun risque qu’un fantassin en cotte de maille ne vous déverse depuis le haut un bon gros baquet de poix sur la figure.
Tout ceci se déroule même, vous avez bien entendu, sous contrôle d’huissier. En effet, un brave huissier du nom de Yves Lévy est chargé de contrôler la validité de l’exploit en faisant le pied de grue depuis le bas de la paroi (ceci confirmant le fait que depuis toujours, l’huissier est l’incarnation vivante du pire job de la terre).
Sur le sujet, pour les intéressés : ne pas louper une reconstitution historique en vidéo sur Arte, très bien faite.
La découverte du pré au bélier perdu
Au-delà de l’exploit technique, ce qui force le respect, c’est la trempe de ces hommes qui ont bravé les peurs ancestrales entourant le Mont Aiguille (le Diable et les foudres divines, rien que ça !) pour oser le gravir.
Et qu’advint-il de ce fier équipage ? Eh bien, ils arrivèrent finalement au sommet, tous les sept, sains et saufs. La prairie qu’ils trouvent alors les laisse sans voix. Ils s’émerveillent d’« un beau pré qui demanderait 40 hommes pour le faucher, avec des fleurs de couleurs et de parfums divers ».
Se promenant dans l’herbe verte, ils rencontrent un bélier. C’est la consternation : comment diable cette bête (du Diable) a-t-elle pu arriver là ? Quelques années plus tard, Rabelais conte l’anecdote dans son Vieux François fleuri avec la seule explication qu’ils avaient trouvée à l’époque : “Et lequel avecques engins mirificques y monta et au-dessus trouva un vieux bélier. C’estoit à diviner qui là transporté l’avait. Aucuns le dirent, estant jeune aignelet, par quelque aigle ou duc chaüant là ravy, s’estre entre les buissons saulvé. »
Voilà. S’il y avait un bélier TOUT EN HAUT, il n’avait pu qu’être déposé là jeune agneau par quelque aigle en chasse, s’était enfui dans les buissons et était resté piégé depuis.
Allez leur dire, au XVe siècle, que les bouquetins se RIENT de nous et grimpent pépères au sommet du mont Aiguille tous les jours, en passant dans des voies de difficulté IV voire V !
Tous surpris de se rendre compte que le plateau n’est que champ de fleurettes accueillant où gambadent les bouquetins, ils se mettent à déballer vinasse et victuailles et restent là-haut plusieurs jours à ripailler pour fêter leur performance.
Ascension du Mont Aiguille par la voie normale
Si vous aussi, vous souhaitez redonner vie à l’épopée de De Ville, ou vivre le quotidien des bouquetins du Vercors, lancez-vous ! Si vous ne vous sentez pas d’y aller en autonomie, vous trouverez facilement un guide qualifié pour vous accompagner dans cette aventure qui est un beau mix entre de la randonnée, de l’escalade et de l’alpinisme.
Sachez qu’aujourd’hui l’ascension du Mont Aiguille est considérée comme une course d’alpinisme rocheux de niveau Peu Difficile, relativement accessible, surtout par la voie normale, avec néanmoins quelques passages délicats.
Accès routier
Le Mont Aiguille se trouve dans le massif du Vercors, département de l’Isère, à environ 1 heure de Grenoble. Quand on arrive en voiture, il est possible de stationner à deux endroits :
– côté nord : sur la commune de Saint-Michel-Les-Portes, à proximité du hameau de « La Bâtie » (commune de Gresse-en-Vercors). 6 km après Monestier, prendre à droite la D8A direction Saint-Michel-les-Portes – Gresse, puis D8b jusqu’au hameau des Pellas – (de Grenoble, 50 km / 50 min).
– côté sud : sur la commune de Chichilianne, lieu-dit la Richardière. 15 km après Monestier, prendre à droite la D7 direction Col de Menée – Chichilianne, puis D7B direction Pas de l’Aiguille – La Richardière – (de Grenoble, 55 km / 1 h).
Astuce gourmande : à Chichilianne, ne loupez par une super boulangerie artisanale, l’Eco-pain, qui travaille exclusivement des farines biologiques et des levains maison. Ce lieu est avant tout l’histoire d’un couple en reconversion professionnelle (Yves, ancien commercial, et Cécile, ancienne psychologue) tombés amoureux “d’un métier, d’un village et d’un territoire”. Ils proposent des pains exceptionnels mais aussi des pâtisseries (Oh, les brownies, oh, les sablés au citron !) et des plaisirs salés à tomber par terre (par exemple, la tarte fine aux girolles). Ils sont aussi ouverts le dimanche matin, pour le plus grand plaisir des randonneurs.
Marche d’approche
Arrivant de Montpellier par le sud, on emprunte l’itinéraire de randonnée qui part de La Richardière. Depuis le hameau de La Richardière, il s’agit de rejoindre le col de l’Aupet (Alt. 1627m). Le sentier est très praticable, balisé en jaune. On a un temps splendide pour cette fin de septembre et bénéficions d’un soleil éclatant toute la journée.
Le sentier grimpe à travers une somptueuse forêt de feuillus, notamment des bouleaux, pour rejoindre les prairies des Serres puis le col de L’Aupet, qui fleure bon les vaches et le grand air de la montagne.
Du col, il suffit de remonter l’arête boisée en direction du Mont-Aiguille (Nord-Est) pour atteindre la base du grand pierrier qui se trouve sous la face Nord-Ouest, à gauche de la Tour des Gémeaux.
La marche d’approche est indiquée pour 1h30 de randonnée en moyenne. Nous, on mettra deux heures (hé oui, photos oblige 😬).
Itinéraire de montée au Mont Aiguille par la voie normale
Là, on entre dans le vif du sujet. Les voies ont été rééquipées intégralement en 2019, avec câbles et scellées toutes neuves. Je me contenterais en toute humilité de vous renvoyer vers le topo de Camptocamp, extrêmement bien fait, qui vous fournira toutes les informations nécessaires, passage par passage.
La montée est indiquée en 3 heures. Là encore, c’est à la très grosse louche et cela dépend largement du monde présent dans la voie le jour où vous y êtes. J’ai trouvé la technicité assez équivalente à ce qu’on avait fait à la Pierre André (Ubaye), mais plus long, donc plus engagé.
Pour notre part, on atteint le pied des voies à 14:30 et là, c’est le drame, plusieurs cordées se succèdent devant nous, de 4 à 7 personnes, dont certaines plutôt inexpérimentées (donc plus lentes). Si bien qu’on devra patienter une bonne heure de plus dans les pierriers avant de pouvoir démarrer l’ascension.
On est un peu à la queue leu-leu mais le site est splendide. Le rocher est patiné et on alterne entre des passages d’escalade facile III/III sup max, câblés ou non, des passages sur vires et des ressauts qui offrent des panoramas exceptionnels, notamment la terrasse dite de “La Vierge” avec le piton rocheux du même nom juste en face. Célèbre aussi le passage dit “Des Meules”, où il faut se faufiler à flanc de falaise sous un ressaut.
L’apparente facilité ne doit pas nous épargner une vigilance de chaque instant. En effet, au Mont Aiguille, la grande fréquentation fait que le danger numéro 1 vient des chutes de pierres laissées par les cordées qui vous précèdent (ou des bouquetins, si, si, ils vous envoient de petits cailloux méchants par moments). Évidemment, et c’est une lapalissade, sur ce parcours, le port du casque est obligatoire.
La récompense : la prairie sommitale ou l’éden des bouquetins
Une dernière cheminée de 60 mètres reste à franchir. Avant de partir, j’avais lu sur Camp to Camp qu’une petite famille de grenoblois y était montée avec un enfant de 5 ans (vous avez bien lu), alors je ravale toute velléité de frousse et grimpe sans demander mon reste.
Pour les débutants, le câble aide bien. Il y a trois points dans la cheminée, donnant une possibilité d’assurage par le haut qui complète la mise en sécurité. Mine de rien, avec un sac à dos bien chargé des affaires de bivouac, c’est plutôt coton de passer.
Après moult efforts à glisser sur le rocher poli par tant de mains fiévreuses à l’idée de découvrir les Déesses nues toutes en haut, je débouche tout à coup sur le sommet.
Et là, c’est une grosse claque.
Je découvre, totalement émerveillée, un immense plateau herbeux paisible, hors du monde, sous une lumière rosée rasante de soleil déclinant. Le vent est tombé. Il n’y a pas un souffle d’air. Spontanément, tout le monde chuchote. On est cueillis par l’ambiance fabuleuse qui nous enveloppe, presque religieuse.
Vous penserez ce que vous voulez, mais moi, qui ait un sens mystique, je trouve que le site a des allures de lieu magique. Je me dis que des générations de paysans, scrutant le monolithe sous le soleil des champs en contrebas, ont eu raison de penser que là-haut se cache un Paradis perdu.
Des dizaines d’autres grimpeurs sont en train d’installer leurs tentes ou de déboucher des bouteilles, par conséquent, les bouquetins se sont replié fissa dans les parois et pas l’ombre d’un bélier à l’horizon.
Coucher de soleil majestueux et bivouac sous les étoiles
Dans cette atmosphère irréelle, on a envie de laisser tomber son sac à dos, son casque, ses cordes, et errer ravi·e (et nu·e ?) dans la prairie comme si l’on était arrivé·e au Ciel.
Mais les emplacements de bivouac sont limités et il faut quand même aller défendre son bout de gras pour éviter de passer la nuit en plein vent.
Plusieurs petits murets de pierre en arcs de cercles ont été construits par les grimpeurs pour constituer des abris et on en choisit un bien placé, un peu au centre, à mi-chemin entre le point de rappel et le sommet.
Mais l’heure du coucher de soleil est proche. Une fois l’emplacement réservé, on se hâte au sommet pour contempler la fantastique lumière orangée qui se met à envelopper tous les reliefs du Vercors et du Trièves alentour.
Sur la prairie, de minuscules silhouettes de marcheurs se détachent sous un ciel de feu.
Je reste un grand moment, après la disparition des derniers rayons, à contempler la chaîne du massif du Vercors qui disparaît au loin dans des symphonies de bleus et de mauves.
Puis la nuit est là. Il fait assez frais et les doudounes ne sont pas du luxe.
Une fois la tente installée, il ne nous reste plus qu’à déboucher la petite bouteille de champagne apportée pour l’occasion pour accompagner notre pique-nique, et passer une nuit de rêve, protégés par la Grâce Divine.
Lever de soleil collectif et ambiance cosmique
Le lendemain, nous nous réveillons aux aurores. On a mis le réveil à 5 heures pour profiter d’un lever de soleil magistral sur le massif des Écrins, dans un ciel entièrement dégagé.
On termine en hâte notre petit déjeuner, impatients d’assister au spectacle.
C’est alors qu’un phénomène étrange se produit.
Dans le petit jour qui se lève, voilà que des processions entières de randonneurs se mettent soudain en marche vers le sommet, comme envoûtées par la flûte du joueur de Hamelin.
Terrifiée, j’assiste, impuissante, au déroulé du lent cortège en pensant au pire : ils vont tous se jeter du haut de la falaise !
Je laisse tomber la fermeture de la tente et me rue vers les pauvres malheureux pour tenter de leur éviter le sort le plus funeste.
La procession s’est agrandie, glanant ça et là les grimpeurs trouvés sur le plateau. La malédiction est en marche. Le flot est inarrêtable.
Trébuchant sur les pierres du sentier qui mène au cairn sommital, je prends une grande respiration pour hurler aux misérables infortunés de ne pas commettre l’irréparable.
Un hoquet malheureux m’empêche de sortir le moindre son et c’est tant mieux : je découvre en réalité que les marcheurs se sont réunis là collectivement pour admirer tous ensemble le lever de soleil, plein Est.
Certains, mal réveillés, ont traîné leur duvet et s’installent emmitouflés pour attendre l’astre solaire.
Quelque chose de mystique flotte dans l’air. On se croirait un peu à Bugarach. Du coin de l’œil, je guette l’apparition inopinée du Christ cosmique.
Au lieu de ça, une lumière éblouissante, toute peinte de tons mordorés, vient tout d’un coup baigner les spectateurs ébahis.
La demeure des Dieux se trouve bien en haut des rochers imprenables, et ce n’est pas le Macchu Picchu ou Sigirîya au Sri Lanka qui prouveront le contraire.
Descente en rappel et retour à la terre ferme
On serait bien restés là-haut, dans le paradis rose, loin des tracas de la vie d’en-bas. Mais il faut bien redescendre.
Le départ des rappels se fait à droite de la cheminée de sortie, où l’on trouve un cairn et la plaque commémorative du 500e anniversaire de la première ascension (de 1492, vous me suivez ?).
Il est neuf heures et on a beau avoir déployé de gros efforts pour plier notre campement et petit-déjeuner rapido, quand on arrive, il y a déjà la queue.
L’atmosphère fraternelle et rassembleuse du lever de soleil d’il y a quelques minutes a bien vite disparu et ça se transforme en foire d’empoigne pour shunter les cordées les plus lentes et essayer de gruger par tous les côtés.
Pour ce faire, certains n’hésitent pas à désescalader, car le début est praticable, mais on préfère la jouer safe (et on n’est pas encore trop réveillés, il faut dire) en tirant un premier rappel dans la première courte cheminée.
Ensuite, il s’agit de descendre dans un éboulis, en faisant bien attention de ne pas envoyer de pierres sur les collègues du dessous. À la sortie de l’éboulis, trois emplacements de rappel sont disponibles pour le 2e rappel de 30 mètres.
À l’issue de celui-ci, sur la droite sous un arbre, se trouve le dernier rappel, le plus impressionnant et le plus beau : 50 mètres avec une fin splendide en fil d’araignée qui débouche dans une espèce de grotte.
Le retour se fait dans le pierrier de départ, sous l’œil blasé des bouquetins qui n’attendent qu’une chose : que tout le monde déguerpisse du sommet pour qu’ils puissent aller s’y prélasser peinards.
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8 commentaires
viret frédéric
Très belle description de l ‘ascension Aude , Elle inspirera probablement de nombreux ascensionnistes.
Au vu de la qualité de ton travail , je serais heureux de partager avec toi , a l’occasion pour des infos et renseignements ….. sur le coté com de ce beau métier de guide ..
Frédéric ( guide de haute montagne )
Aude
Frédéric, merci pour ce retour ! Avec plaisir pour échanger, je suis joignable sur Facebook : Aude d’Unevieenvrai ou par email Aude (at) unevieenvrai.com
Steph43Photography
Bonjour Aude très joli article avec toute l’histoire qui vas avec , c’est très instructif 🙂 , bravo pour l’escalade de sa majesté du Vercors , superbe photos , oui magique le vercors , pour ma part fait un bivouac au Grand Veymont en septembre c’était juste magique avec bébés bouquetins à même pas 2 m de la tente , bonne journée (c’est Vulcano Arverne sur facebook) , n’hésites pas à voir mon blog si ça te dit 🙂
Aude
Bonjour Steph, merci pour ce mot ! Félicitations pour ton blog, le concept est original ! J’ai adoré ta série sur le Lubéron, une région que j’adore et que j’aime particulièrement parcourir aux premiers jours du printemps ! À bientôt 🤠
Mat
Bonsoir Aude,
Je découvre ton site et en apprécie la qualité du récit et la beauté des photos
Au plaisir de te lire
Mathieu
Aude
Merci beaucoup Mathieu pour ce mot ! À bientôt 🙂
Guillard
J’ai bien aimé ton récit sur la descente en quatre jours de l’Allier mais un petit détail les photos que tu as prise le canoë ce n’est pas Holton mais un Canadien car je suis le fabricant de ce canoë à Saint-Jean le centenier en Ardèche RTM et DAG amitié continue bien.
Aude
Merci pour cette précision ! Je me spécialise petit à petit mais les avis d’experts sont toujours les bienvenus !